SALON #10 – Galerie Marcelle Alix
Court extrait
Philippe Artières / Marie Voignier / Ana Tamayo

« (…) Vous avez travaillé la performance dans l’espace urbain, en mobilisant des objets, qu’il s’agisse de maquettes d’avions ou de costumes singuliers. La manière de performer avec le corps — comme on le voit également dans la vidéo — est une façon de parler d’une histoire (…). Cette langue qui s’invente, dont vous parlez, est cette pratique artistique qui relève de l’écoféminisme. Elle peut être mise en lien — on pense, par exemple, à la philosophie de Bruno Latour. Mais paradoxalement, l’œuvre, au lieu de s’inscrire dans cette théorie, naît d’un caractère nécessaire et urgent.»
— P.A.

« Oui, je fais de la performance, surtout en lien avec la photographie et la transmission. J’ai travaillé avec des objets, des natures mortes qui sont pour moi des natures vivantes. Il y a beaucoup d’expérience humaine dans un objet. Performer me permet une approche sensible. Après l’expérience sensible, on peut y mettre des mots. Dans le cas que vous mentionnez — les avions, les masques de catch — il s’agissait de se demander : que faisons-nous de tout ce que nous produisons dans les grandes villes, les déchets, les rebuts ? C’était une action performative incarnée, expérientielle et collective.

Quant à l’écoféminisme, c’est un terme polyphonique. Le mien est queer et antiraciste. Il pense un présent, ce que nous sommes en train de vivre, une sorte de science-fiction débordante. Ce que j’aime dans l’écoféminisme, c’est le paganisme, la terre en tant que source de vie et de spiritualité. »
— A.T.