CONSTELLATION CUIR (QUEER)
Activée à la Cité internationale des artset soutenue par la Fondation Daniel et Nina Carasso
« Soudainement, une société du Sud global s’éveille d’une mémoire traumatique.
Après un effondrement humain majeur, un groupe de femmes et de personnes cuir (queer), réfractaires à la reproduction des structures hiérarchiques du monde tel qu’il s’organisait au début du XXIᵉ siècle, entame une quête de mémoires corporelles, de savoirs spirituels et de connaissances écologiques — à la fois contemporains et ancestraux — dans le but de redéfinir leurs territoires, tant géographiques que numériques. »
— AT
À partir de cette fiction spéculative, se sont tissés des moments collectifs de partage et de création : danses, soins, rituels, récits, infusions, vêtements, émotions et photographies ont formé un univers sensoriel et vivant.
Ces performances, vécues comme des espaces d’écoute, de transmission et de transformation, ont donné lieu à des représentations possibles de leur monde — entre vécus corporels, mémoires affectives, écologies spirituelles et gestes du quotidien.
Elles se sont également déployées dans des espaces en ligne, à travers des moments de partage transatlantiques en visioconférence.
Ces performances ont été activées sous le nom de “Pélvica Plantae” ou simplement “Pélvica”, à travers des rituels, des danses décoloniales, des pratiques de soin en espaces sécurisés, des infusions et savoirs sur les plantes médicinales, mais aussi des écritures automatiques, costumes et fétiches. Dans une connexion profonde entre mouvement et émotion, des photographies de performances individuelles et collectives ont été réalisées. Chaque image fonctionne comme un document, mais son fond est intervenu par des ciels étoilés, et sa surface, marquée par des écritures et des dessins.
Chaque composant de cet univers passe par un prisme photographique, envisagé ici comme un médium de transition entre le document et la science-fiction. C’est à travers lui que surgissent des formes et concepts à la fois spéculatifs et documentaires. Les objets résultants — photographies montées sur des fonds étoilés ou constellés — mêlent image, objet et écriture : ils débordent le cadre photographique. Pourtant, chaque image conserve un « c’était là » : quelque chose a eu lieu, a été ritualisé, soigné, performé.